Rapport annuel Association

ACCOMPAGNER

APPORTER DES RÉPONSES ADAPTÉES AUX BESOINS

Héberger Loger

Crédit @Raphaëlle Trecco
Le logement ou son absence est un déterminant essentiel des conditions de vie de chacun. Les Petits Frères des Pauvres sont donc attentifs à maintenir, renforcer voire développer et surtout adapter nos capacités d’hébergement et d’accueil pour répondre aux besoins identifiés au regard des évolutions de la société, notamment les enjeux démographiques et économiques. Plus que jamais, l’Association propose une alternative entre le tout domicile et le tout établissement avec des lieux de vie en garantissant un accompagnement.

L’association de gestion des établissements des Petits Frères des Pauvres (PFP-AGE) gère toute structure, établissement ou service offrant à des personnes âgées des solutions innovantes d’accueil, de séjour, de logement à titre provisoire ou définitif. L’association gère 28 établissements regroupés en 4 pôles d’activités, inclusion sociale, autonomie et vacances et un centre de rencontre des générations (Ehpad).

  • 764 personnes sont hébergées logées,
  • 251 salariés,
  • 318 bénévoles (+ de 46 000h de bénévolat)

Des maisons qui sont des lieux de vie

La conciliation du bien-être de chacun et de tous est une constante recherche d’équilibre. Dans cet environnement parfois contraignant, professionnels comme bénévoles œuvrent à préserver ce qui est essentiel : favoriser une vraie qualité de vie pour que les personnes accompagnées restent toujours des êtres en devenir, toujours en vie et vieillissent le plus sereinement possible.

l’auto-évaluation

En plus du devoir d’évaluation régulière de leurs activités, les établissements médico-sociaux (ESMS) que sont certaines de nos maisons ont commencé l’auto-évaluation qui est aussi obligatoire tous les 5 ans (Petites unités de vie, hébergements temporaires, résidences autonomie, EHPAD, centre d’hébergement ou de réinsertion sociale). En 2023, les maisons de Jully-Lès-Buxy et Gigny-sur-Saône (hébergements temporaires) ont procédé à cette auto-évaluation, l’occasion de vérifier en équipe si leur action est en phase avec nos valeurs et de s’inscrire dans une démarche qualité continue.

LA MAISON DU THIL À BEAUVAIS (60), UNE COLOCATION ALZHEIMER

Exemple d’alternative au placement en établissement la maison accueille 7 locataires, proche du centre-ville, elle est parfaitement située et organisée pour recevoir les résidents et leurs familles régulièrement. Les bénévoles et les professionnels d’aide à domicile assurent une présence continue et sécurisante permettant le respect du rythme de vie de chacun. L’équipe s’adapte en permanence aux capacités et besoins des locataires qui sont en constante évolution.

Credit : Cyril Marcilhacy

Au Château de Pothières, hébergement temporaire

L’équipe s’efforce d’impliquer chaque résident dans la vie de la maison en fonction de ses possibilités et de ses centres d’intérêt.

Le CHRS le Radeau (paris 17), centre d’hébergement

L’établissement a remplacé, grâce au soutien de la Fondation Petits Frères des Pauvres, ses chambres d’hôtel par des petits logements permettant de mieux accompagner les personnes vers une solution de logement plus adaptée.

La pension de Famille Labadié

Située à Marseille, elle accueille dans un habitat durable des personnes isolées ayant connu des parcours de vie difficiles. L’équipe est vigilante à ce que les espaces communs restent accessibles en permanence, même sans la présence de salariés ou de bénévoles.

Des projets d’habitats inclusifs à l’étude

Il s’agit de regrouper des logements au Château de Montguichet (93), au sein d’un ensemble de Paris-Habitat à Bagnolet (93) et à Marseille mais aussi d’activer les recherches à Nantes et en Seine-Saint-Denis pour des colocations Alzheimer.

Être à l’écoute des attentes et des besoins

Pour répondre et s’adapter aux besoins des personnes hébergées logées, les équipes salariées et bénévoles sont attentives à ce que les résidents puissent les exprimer en favorisant un contexte propice. Les lieux sont adaptés, le cadre de vie est amélioré et les équipe se forment régulièrement.

À LA MAISON VINCENT COMPOINT, DES PERMANENCES PSY ET RÉTABLISSEMENT

Situé à Paris dans le 18ème, la maison accueille des résidents qui expriment leurs difficultés liées souvent à un parcours de vie parsemé d’embûches. Une psychologue est régulièrement présente pour travailler les représentations sur le soin psychique, consacrer des temps individuels, travailler des situations collectives et soutenir les équipes également.

AU PÔLE INCLUSION SOCIALE, LA FORMATION EST RENFORCÉE

Les bénévoles et les salariés des pensions de famille ont pu participer à des formations spécifiques pour répondre au besoin d’accompagnement sur les questions de santé mentale : Accompagner les personnes en situation de grande précarité et rétablissement en santé mentale. Le CHRS le Radeau et la maison Vincent Compoint ont expérimenté la formation rétablissement qui a permis aux équipes d’être sensibilisées pour mieux comprendre le comportement et les difficultés de certains résidents liées à des pathologies psychiques et la question du rétablissement qui est un travail continuel en constante évolution.

L’équipe de la Maison du Thil a, quant à elle, pu bénéficier de la formation CARPE DIEM relative à la maladie d’Alzheimer. De nouveaux outils pour mieux appréhender la maladie et mieux accompagner les personnes.

Adapter ses locaux

Les maisons de vacances le grand Balcon à Cabourg et la Villa des Fleurs à la Seyne-sur-Mer ont chacune entrepris des travaux d’adaptation. Ce sont les salles de bains qui ont été rénovées et adaptées Cabourg, et le parc adapté à la Villa des Fleurs pour répondre à la demande des personnes accompagnées.

Le maintien de tous les liens sociaux et affectifs

PFP-AGE veille à ce que soient maintenues toutes les formes de liens, à faire en sorte que les résidents puissent (re)vivre avec le monde qui les entoure. L’association développe des programmes, innove et soutient les personnes âgées.

Des ateliers et des animations dans la ville

Pour exemple, on pourrait célébrer les 5 ans du T-Kawa, ce café associatif installé au rez-de-chaussée de la résidence Yersin dans le 13ème à Paris. C’est un véritable pont vers le quartier pour les résidents où toute l’année sont menés des ateliers, des activités, un lieu d’échanges et de rencontres.

Des maisons de vacances pleines de projets

Les maisons de vacances sont des lieux privilégiés pour vivre des temps de partage, comme ce fut le cas à Noël au Château d’Achy en Picardie (69) ou plus de 70 convives étaient réunis. Le reste de l’année aussi des projets sont menés pour s’évader du quotidien et soutenir les personnes âgées qui vivent des troubles liés à leur âge. À la maison Maris-Stella à Wissant (62) l’espace extérieur a été réhabilité afin de le transformer en jardin sensoriel avec un espace poulailler, des carrés de potager adaptés et une allée sensorielle. Depuis 3 ans, avec l’association de protection de l’enfance Le Gap, adolescents et personnes âgées se retrouvent autour de la médiation équine. En 2023, les personnes âgées très dépendantes en vacances ont pu grâce à une calèche spécialement adaptée faire une grande balade dans Wissant. Ce projet baptisé « mille pattes » a non seulement permis la rencontre avec les jeunes mais aussi avec les habitants et vacanciers.

Paris en compagnie, une action complémentaire

Cette interface met en relation des personnes âgées parisiennes ayant besoin d’aides ponctuelles aux déplacements avec des citoyens engagés.

En 2023, ce sont plus de 12 000 heures partagées entre générations, une course et marche solidaire « en baskets avec Paulette » réalisée en binôme qui a rassemblé plus de 500 personnes.

aborder la fin de la vie

La fin de vie est un sujet délicat à aborder, pourtant elle se vit quotidiennement dans nos maisons.
La pension de famille la Gaité à Paris dans le 14ème a mis en place un temps d’échanges régulier dans la durée pour accompagner un résident en fin de vie et aussi les autres résidents, bénévoles et salariés dans cette épreuve, grâce aux équipes d’accompagnement des malades.
Des espaces où la parole et la réflexion de chacun pouvaient être déposées, où la maladie, la souffrance, la mort, l’avenir, la vie pouvaient être évoqués librement.
D’autres actions sont mises en place dans les maisons pour accompagner résidents et équipes : ateliers d’échanges, formations, lignes téléphoniques d’urgence etc…

Le rapport à la mort fait partie de la vie intime et en tant que tel doit être abordé avec délicatesse et bienveillance.

Détecter et accompagner les séniors isolés chez les bailleurs sociaux

Nous le savons la transition démographique est en cours et s’accélère de plus en plus. Ainsi, 30% des locataires des bailleurs sociaux sont des personnes âgées de plus de 65 ans, ce qui questionne les organismes dans le repérage des fragilités. Ainsi, dans le cadre d’un partenariat avec Paris Habitat et avec le soutien de la conférence des financeurs de Paris, une équipe de bénévoles constituée pour le projet et soutenue par une coordinatrice et des jeunes en services civiques intervient depuis 2023 dans deux résidences de Paris Habitat dans le 12ème et le 14ème arrondissement de Paris.
Après avoir sensibilisé et formé les gardiens d’immeubles, l’équipe a entrepris de faire du porte à porte pour présenter l’action aux locataires âgés et les inviter à rejoindre le local de permanence de l’association, en bas de l’immeuble.
Entre convivialité, lien social et réponse à des problématiques médico-sociales, près de 100 personnes âgées ont été touchées par l’action en 2023. Ce projet qui se développe auprès d’autres bailleurs sociaux est un axe important de nos orientations stratégiques 2024-2026.

Tisser des liens pour construire des solutions avec les bailleurs sociaux

Les bailleurs sociaux sont confrontés au vieillissement de leurs locataires sur l’ensemble du territoire et sont à la recherche de réponses, solutions qui leurs permettent de faire face à ce défi démographique, sachant que les locataires des bailleurs sociaux sont dans le cœur de cible de l’association (les retraités disposant de revenus faibles).

Des liens ont été noués avec l’Union Sociale pour l’Habitat (l’organisme qui fédère l’ensemble des bailleurs sociaux en France) notamment lors du salon des maires. Depuis, l’association a participé au groupe de travail national sur le vieillissement en présentant quelques actions de l’association. Cela a entrainé des contacts avec différents bailleurs sociaux et depuis janvier 2024, de multiples liens sont activés avec les bailleurs et les USH en région. Cela devrait se traduire par des relations renforcées en 2024.

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